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Bandol : Eden Roc et Barry fermées ? On s'en moque disent les baigneurs !


"On est au courant mais ça ne nous dérange pas": malgré l'interdiction, ils n’hésitent pas à se baigner sur ces deux plages de Bandol

Depuis mars, les plages d’Eden-Roc et du Barry à Bandol sont interdites à la pratique aquatique. Pourtant, les visiteurs sont encore nombreux à profiter des lieux malgré un arrêté municipal.


"Tiens, vous tombez bien, je vais aller me baigner justement!" En cette saison, la phrase n’a rien de surprenant.


Et pourtant, sur cette partie du littoral bandolais, la trempette pour se rafraîchir dans la grande bleue est interdite. Même si ce n’est pas la foule des grands jours, il y a quand même du monde.


Une mesure qui intrigue

Installés sous leur parasol à Eden-Roc, un des deux sites concernés par l’arrêté municipal, Christian et Régine font partie des flâneurs du jour.


Et ils ne s’émeuvent que peu de cette proscription: "Oh oui, on est au courant, mais ça ne nous dérange pas. Pour nous, c’est du n’importe quoi."


Ici, pas de drapeau rouge indiquant l’interdiction de tremper ses pieds. Deux panneaux font office d’avertissement. Les retraités certifient les avoir vus, mais ils ne s’en préoccupent pas: "Vous savez, on vient de Marseille et c’était la même chose hier à Cassis, donc on fait comme s’il n’y avait rien."


Durant la discussion, des odeurs pestilentielles se dégagent près d’eux, plus précisément au niveau de la station de relevage des eaux usées, située à quelques mètres. Cela n’embête guère le couple.


Qui s’étonne toutefois que la mesure ne concerne pas l’ensemble des plages de la baie: "Ils disent que c’est pollué ici, et que là-bas ça ne l’est pas. Peut-être parce qu’il y a des restaurants…", ironise Christian.


Avant de pester: "Ils feraient mieux de réhabiliter la plage plutôt que de faire ça pour emmer*** le monde."


"Personne n’est tombé malade"

En longeant la côte sur une centaine de mètres, on tombe sur la plage du Barry, l’autre site prisé par les habitués de par sa tranquillité et localisation.


Là-bas, même constat pour Alexandra, jeune mère de famille: "Il y a un panneau, mais c’est tout." Craint-elle d’aller nager quelques instants? "Pour m’empêcher de me baigner, il m’en faut bien plus. Et de toute façon, je n’ai rien ressenti de particulier."


Dorian est également un habitué de la plage du Barry. Et comme ses homologues, il ne comprend pas l’interdiction: "Oui, c’est interdit depuis mars, mais ça n’empêche pas les gens de se baigner. Et à ma connaissance, personne n’est tombé malade."


Imprudents ou non, tous affirment qu’ils continueront à se rendre dans leur plage favorite.


Pourquoi la baignade est interdite pour toute la saison estivale sur ces deux plages prisées de Bandol?

Depuis mars, Eden-Roc et Barry, deux plages de Bandol prisées par leur tranquillité, sont interdites à la baignade. En cause, la qualité de l’eau qui n’est pas au rendez-vous.


Chaque année, le ministère de la Santé classe, grâce à des prélèvements, la qualité des eaux hexagonales et d’Outre-mer suivant six catégories: excellent, bon, suffisant, insuffisant, insuffisamment de prélèvements et site non classé.


À Bandol, toutes les plages sont évaluées comme excellentes. Toutes? Non! Deux sites résistent encore à la perfection et ce depuis plusieurs années déjà.


Il s’agit évidemment des plages d’Eden-Roc et du Barry. Classée comme excellente en 2019, la qualité de baignade est passée à suffisante en 2020, avant de tomber à insuffisante en 2021 et 2022.


De ce fait, l’Agence régionale de santé (ARS) a, en début d’année 2023, préconisé des mesures à la mairie, qui à son tour a décidé d’interdire la baignade début mars 2023.


Mais Jean-Pierre Chorel n’est pas dupe: "Oui on le constate, on a des retours." L’élu à la ville de Bandol sait ô combien sont appréciées les deux plages concernées par l’arrêté municipal: "C’est une position très difficile, car ce sont surtout des habitués qui se rendent ici."


"Si on ne les avait pas classées..."

Surtout, l’adjoint au développement territorial détaille que "lorsqu’il n’y a pas d’événements pluvieux, les eaux sont limpides, de bonne qualité".


Pour lui, cette interdiction est grandement due à la nouvelle classification des sites: "Avant, Eden-Roc et Barry étaient considérées comme des criques, donc pas soumises aux normes de l’ARS."


Et c’est là que ça coince. "Si on ne les avait pas classées comme plages, il n’y aurait pas eu cette interdiction."


Il ajoute, presque comme un contre-exemple: "Il y a énormément de sites qui ne sont pas classés plages et où, ponctuellement, il y a des arrêtés pris par les communes pour les fermer."


Toujours est-il que pour cette saison estivale, la baignade sur les deux sites est (sur le papier) interdite. D’autant que Jean-Pierre Chorel confie: "Comme la plage est fermée, il n’y aura plus d’analyse. On ne peut que déconseiller aux gens de venir se baigner ici."


Bientôt des travaux entrepris

Deux sources de pollution importantes sont pointées du doigt par l’organisme de santé: l’assainissement collectif et les exutoires pluviaux. Une troisième source, les déjections canines, a un impact classé comme faible, mais pollue également l’eau.


Ces trois origines trouvent toutes racine dans la station de relevage installée en surplomb de la crique d’Eden-Roc: "Lors d’événement pluvieux, il y a une surcharge des eaux usées du réseau", explique Jean-Pierre Chorel, adjoint au maire.


Depuis 2019, cette compétence a été transférée à la communauté d’agglomération Sud Sainte Baume (CASSB) et rien n’a été entrepris: "Avec le changement de présidence, la CASSB s’est enfin structurée, mais le calendrier ne convenait pas à l’Agence régionale de santé (ARS)."


La sanction de l’ARS étant irrévocable, la ville n’a plus qu’à s’organiser pour la prochaine saison: "La réfection du réseau amont va être entreprise à partir de septembre, par le nouveau délégataire de service public (Suez). Le but, dans un souci de développement durable et de respect de la faune et de la flore, est de tendre vers zéro eau usée dans le domaine naturel."


À terme, ces aménagements devraient permettre aux deux vilains petits canards d’être remis au bon niveau.


Pour connaître la qualité des eaux de baignade, rendez-vous sur: https://baignades.sante.gouv.fr/.

 
 
 

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