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Bandol : La pêche côtière, une activité artisanale passée de 20 à 5 en 40 ans



Pêcheur côtier, un métier en voie de disparition à Bandol

à Bandol, alors qu’ils étaient une vingtaine en 1988, ils ne sont plus que cinq aujourd’hui. La pêche côtière est devenue une activité artisanale marginale.

Même si, à Bandol, la pêche côtière n’a jamais connu l’importance qu’elle a pu avoir ailleurs, elle reste une activité étroitement liée à son port. D’ailleurs, à une époque, on pouvait parler pour certains de « pêcheurs paysans », partageant leur temps entre une activité maritime et un métier agricole.


"La pêche côtière était souvent pratiquée de père en fils, raconte l’historien bandolais Jean-Marie Schneider (1) et forgeait des hommes au fort tempérament, respectueux de la nature et de la mer. Ils ont largement contribué à façonner l’âme des Bandolais."


Ils étaient une vingtaine en 1988, à ce jour ils se comptent sur les doigts d’une main: Antoine Casteldaccia, premier prud’homme, Eric Gaussen, les Bonnet, Iralles, père et fils, pour la pêche au gros.

Le drôle de "rôle" de l’Europe

Bien entendu, il s’agit d’un métier difficile, sans horaires fixes, sans oublier le travail à terre pour ramender les filets et entretenir le bateau.


Mais, depuis des années, l’Europe contribue aussi à faire disparaître la petite pêche, notamment en obligeant les futurs patrons, par des contraintes parfois incompréhensibles, à s’endetter dangereusement pour se mettre aux sempiternelles normes.


Certains ont même reçu des primes pour laisser pourrir leurs bateaux! La pêche industrielle, elle, connaît de beaux jours. Même si une partie ratisse en calant des milliers de kilomètres de filets dérivants ou maillants, quitte à rejeter à la mer les poissons jugés non commercialisables.


Une surpêche qui a fini par vider les océans. Y compris la grande bleue d’ailleurs, qui en plus doit faire face à une pollution croissante et au développement de la plaisance.


Bref, ce noble métier n’attire plus et les écoles maritimes ne sont pas en surnombre, ni les rôles de pêche délivrés. À Bandol, on a encore la chance, en passant sur le port, de pouvoir acheter des poissons ou crustacés encore frétillants.


La prud'homie de Bandol

À l’instar des prud’hommes de Sète, Marseille et Toulon, les pêcheurs d’Antibes, Bandol et Saint-Nazaire (Sanary) ont obtenu la création d’une juridiction similaire par la loi du 4 avril 1792 signée par Louis XVI. Les pêcheurs bandolais dépendaient alors de Saint-Nazaire, avant de devenir autonomes en 1823.


En 1829, Nicolas Marty, 1er prud’homme, cède aux pêcheurs bandolais une bâtisse à proximité de la mer pour y installer un chaudron de teinture des filets. Ce bâtiment détruit par les Allemands en 1944 sera reconstruit, à la jonction des allées Vivien et de la corniche Bonaparte, face à la place dédiée à Clément Bonnegrâce (1893-1969), ancien maître du port et 1er prudhomme.


Dans la salle de réunion, située à l’étage, on retrouve le fameux chaudron. Il servait à teindre les filets de coton des pêcheurs qui avaient tendance à moisir dans les cales. Afin de les rendre imputrescibles, ils étaient trempés dans une mixture bouillante riche en tanins puis séchés au soleil… Technique abandonnée avec l’apparition du nylon!


La prud’homie s’étend de la pointe d’Alon jusqu’à l’embouchure du Grand Vallat.

 
 
 

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