Dans le Var les "tiny house" écologiques de Stugan se vendent comme des petits pains
- petitprincebandol
- 6 oct. 2022
- 4 min de lecture

Cette entreprise varoise conçoit des mini-maisons mobiles et écologiques à moins de 50.000 euros... et ça cartonne
Créée l’an dernier dans un atelier proche du centre-ville, où elle produit des "tiny houses" mobiles et respectueuses de l’environnement, l’entreprise Stugan affiche ses premiers succès commerciaux.
Le concept développé par l’entreprise seynoise a séduit un groupe d’hôtellerie de plein air, qui a commandé deux "tiny houses" et un module sanitaire, que l’on voit ici, installés depuis cet été dans un camping en Ardèche.
"Un concept vertueux pour un tourisme plus responsable". C’est ainsi que Manuel Hennequin et Gaël Caron, cofondateurs de Stugan (1), présentent leur micro-maison en bois facilement transportable (sur remorque) et installable sans permis de construire.
"Notre produit est écoresponsable, c’est une alternative au mobil-home en plastique, avec une durée de vie et une qualité supérieures en termes de design et d’intégration environnementale", expliquent les deux jeunes chefs d’entreprise. Leur maisonnette peut être aussi autonome en énergie (avec des panneaux solaires sur le toit) et bénéficie d’un système de bouclage d’eau (filtrée et recyclée).
Le premier exemplaire de cette "tiny house" de 20m2, pouvant héberger jusqu’à quatre personnes (avec cuisine, salle de bains et toilettes intégrées), a été construit l’an dernier dans une ancienne menuiserie de l’avenue d'Estienne-d’Orves.
Ce prototype a vite séduit le responsable d’un camping en Corse, qui l’a loué durant l’été 2021. "Les retours ont été très bons, les clients ont apprécié un produit différent et plus écologique", indique Manuel. Ramenée à La Seyne à l’issue de la saison, la tiny a été vendue dans l’Aveyron à un couple qui avait découvert le produit via le site web de l’entreprise.
Campings et particuliers
Forts de ce premier succès, Manuel et Gaël ont démarché des milliers de campings dans toute la France. "Au final, précisent-ils, on a échangé en direct avec une trentaine de professionnels, ce qui nous a permis d’affiner notre connaissance du marché". Avec une concrétisation: "Un groupe d’hôtellerie de plein air a validé l’achat de deux tiny et d’un module sanitaire complémentaire, qui ont été livrés en juin et qui ont passé l’été en Ardèche où, là aussi, les retours ont été très bons".
Depuis, des discussions sont en cours avec d’autres professionnels. Et, depuis quelques jours, la construction d’une nouvelle unité, commandée par des particuliers, a débuté. "On voit d’ailleurs des signes encourageants sur le marché des particuliers investisseurs, qui souhaitent nous acheter un exemplaire pour le mettre en location saisonnière. Pour eux, c’est un choix plus rapide, plus souple et plus rentable que d’acheter un appartement. On va d’ailleurs développer une offre de location longue durée, ce qui leur permettra de tester le produit avant éventuellement de l’acquérir. On va aussi démarcher les domaines viticoles qui souhaitent avoir une capacité d’hébergement écolo et réversible, plutôt que de construire en dur".
"Envie de nous développer ici"
Face aux perspectives, Manuel et Gaël envisagent de lancer la construction en série afin de constituer "un parc de mini-maisons à louer". Pour s’y préparer, ils viennent d’embaucher deux salariés et un troisième en alternance. "Par la suite, il faudra acquérir des machines-outils pour automatiser une partie du process", anticipent-ils. Pour ces raisons, ils travaillent sur une levée de fonds afin de "dimensionner la capacité de production dans l’objectif de produire, d’ici à cinq ans, une centaine de modèles par an. On recherche d’ailleurs des locaux (environ 1.000m²) et on a pris contact avec TPM pour cela car on aimerait rester ici".
Pour convaincre les investisseurs, les dirigeants de Stugan misent en partie sur les partenaires qui les ont accompagnés jusque-là (2). Ils peuvent aussi se prévaloir d’avoir décroché, mi-septembre, le 1er prix du programme Eco Masterclass proposé par TVT Innovation et Veolia. "C’est intéressant en termes de visibilité, cela nous permet de nouer des contacts dans l’écosystème local et ça légitime notre démarche et notre envie de nous développer ici, concluent les associés. Comme on est Seynois, c’est ici qu’on veut créer des emplois et profiter d’un marché porteur puisque le Var est la première destination touristique de France".
1. Le nom est inspiré de celui de petites maisons suédoises. Contact et infos sur le site www.stugan-house.com/
2. Les réseaux Entreprendre et Initiative Var, la BPI, la CCI.
Facile à installer et pleine d’options
La tiny house mesure 6,60 m de long, 2,55 m de large et 4 m de haut. Ses dimensions lui permettent de circuler sur toutes les routes de France et d’Europe, expliquent ses concepteurs. Elle est tractable avec un simple permis BE (véhicule avec remorque).
Son poids étant limité à 3,5 tonnes (remorque incluse), on peut la déplacer sans « convoi exceptionnel ». C’est en effet un chargement de remorque, pas une caravane. Arrivée à destination, elle prend place sur 16 m² au sol, ce qui permet de l’installer sans permis de construire et sans fondations. Et elle peut être désolidarisée de sa remorque.
La mini-maison étant conçue de manière modulable, l’acquéreur peut choisir une formule à deux ou quatre couchages. Il peut aussi choisir d’intégrer, ou non, le module sanitaire (avec salle de bains et toilettes), le module cuisine et la remorque. Toute équipée, la mini-maison coûte moins de 50.000 euros mais encore moins selon le nombre de modules inclus.
En outre, il est possible de n’acquérir qu’une structure nue ou « prête à meubler », ce qui fait encore baisser le prix. Enfin, Stugan commercialise également le module salle de bains seul, qui peut être « solution d'appoint comme espace sanitaire privatif pour une collectivité, un terrain de camping, ou bien comme complément à une formule d’hébergement, au côté d’une ou de plusieurs tiny houses », expliquent ses concepteurs.
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