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Eaux usées : la métropole de Toulon voudrait enfin les réutiliser à Amphitria


La réutilisation des eaux usées traitées dans la métropole de Toulon fait débat

La Métropole de Toulon a confié pour dix ans la gestion de la station d’épuration de La Seyne à Veolia. Sauf que ce délégataire négligerait la problématique de la réutilisation des eaux usées traitées.


Chaque jour, l’équivalent de 20 piscines olympiques d’effluents est épuré et rejeté à la mer. Photo d'archives Var-matin

De Saint-Mandrier au Revest en passant par Toulon, Ollioules, La Seyne, Evenos et Six-Fours, la station d’épuration Amphitria collecte les eaux usées de 500 000 habitants, épurant le précieux liquide à plus de 98%.


Ce sont ainsi 50.000m3 d’effluents, soit l’équivalent de vingt piscines olympiques, qui sont traités chaque jour au cap Sicié avant d’être rejetés à la mer!


Comptable de ces chiffres impressionnants: la Compagnie des eaux et de l’ozone (CEO). Ce jeudi 6 juillet, en conseil métropolitain, cette filiale de Veolia, préférée à Suez, a été reconduite pour dix ans à la barre d’Amphitria, qu’elle tient ferme depuis 1998.


En emportant à nouveau cette délégation du service public (DSP) "d’assainissement collectif de traitement des eaux usées", la société se voit récompensée pour sa gestion et son efficacité.


Mais pas forcément pour ses engagements en matière de développement durable.


Veolia "manque d’ambition"

"Les 20 millions de mètres cubes d’eau douce qui partent à la mer chaque année pourraient potentiellement être réutilisés à court ou à moyen terme", s’est agacée Nathalie Bicais, prenant la parole dans l’assemblée.


La maire de La Seyne s’est ainsi abstenue de voter cette délibération présentée par la majorité métropolitaine à laquelle, pourtant, elle appartient.


Gilles Vincent, son homologue de Saint-Mandrier, lui a emboîté le pas au micro, discourant sur "le manque d’ambition" du délégataire choisi par TPM.


L’élue toulonnaise d’opposition Cécile Muschotti, elle, a carrément proposé d’annuler le vote. En vain.


Au cœur de cette agitation, la question de la réutilisation des eaux usées traitées. La "Reut", pour les intimes, est quasiment absente du projet présenté par la CEO pour la gestion d’Amphitria alors même, pénurie d’eau oblige, que cette thématique est partout vantée comme une solution d’avenir.


Réunion de crise la semaine prochaine

"On parle d’une DSP à 236 millions d’euros, où Veolia n’en consacre que 9 à la Reut, pour ses besoins propres", a déploré Gilles Vincent. Lequel plaide pour "un dispositif qui permettrait de réutiliser 10% de l’eau rejetée. Là, on en est loin".


Et Nathalie Bicais d’imaginer une seconde vie des eaux traitées pour la lutte contre le risque incendie à Janas, le lavage de voirie à La Seyne ou les besoins de la Marine nationale.


Mais pourquoi TPM n’a-t-elle pas exigé des candidats à la DSP qu’ils s’engagent davantage sur ce chemin vertueux? La question a-t-elle été oubliée par la métropole lors de la rédaction du cahier des charges à l’attention des candidats?


"Pas du tout", assure Gilles Vincent, louant au passage le travail de Robert Cavanna, vice-président de la collectivité en charge de la commande publique.


"On a été évasif sur le sujet pour que les postulants, qui ont l’habitude de réaliser des choses innovantes ailleurs en France, puissent nous faire des propositions audacieuses…"


Pari perdu… dans l’immédiat. Car l’intercommunalité entend, désormais, ajouter des avenants au contrat. Une réunion de crise est même prévue en métropole mardi pour évoquer cet épineux dossier.


Et, cette fois, "se montrer très ambitieux", a promis Jean-Pierre Giran, président de la métropole TPM.

 
 
 

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