Hyères : de nouvelles embrouilles sur le budget

Budget 2024 de la Ville de Hyères: des chiffres et des divisions au programme du conseil municipal

Orientations budgétaires, recomposition de l’opposition, devoir de mémoire et route du sel ont – entre autres – fait l’objet de débats lors de la séance du conseil municipal, ce vendredi.

Si le professeur d’économie Jean-Pierre Giran avait à donner une note au rapport d’orientations budgétaires présenté par le maire Jean-Pierre Giran pour 2024, elle serait assurément bonne. "Excellente" même pour reprendre le qualificatif employé ce vendredi en conseil par l’élu pour décrire la santé financière de la commune. "La qualité des résultats du budget 2023 et la rigueur de la gestion permettent d’envisager la situation avec un grand optimisme".

Annonçant des résultats reportés de 2023 à 2024 "exceptionnels " (23 millions d’euros d’excédents de fonctionnement contre 13 millions en 2022), une épargne brute attendue à 10 millions et une dette "extrêmement faible", le maire a pu annoncer qu’il projette de lancer dans l’année quelque 60 millions d’euros d’investissement, sans augmenter les taux d’imposition, ni recourir à l’emprunt.

Parmi les chantiers évoqués, la réhabilitation de l’Espace 3000 et du gymnase des Rougières (en cours), des revêtements de stades, l’espace muséal d’Olbia ou de gros chantiers de voiries.

"Ceux qui auront demain à gérer cette commune auront les moyens de donner satisfaction à leur ambition", glisse Jean-Pierre Giran pour souligner les "marges de manœuvre importantes" qu’offre le budget. Il précisera un peu plus tard s’inscrire "éventuellement" sur la liste des candidats à cette fonction.

Le RN veut rendre l’argent aux Hyérois

En ironisant sur l’autosatisfaction du maire et ces marges de manœuvre, Marie-Laure Collin (Alliance pour Hyères) a suggéré à la mairie de "rendre (cet) argent aux Hyérois qui souffrent de voir leur pouvoir d’achat diminuer". Elle propose par exemple pour cela une baisse des tarifs des crèches, des cantines ou des licences sportives.

"Mauvais rapport qualité prix"

"Votre gestion est une sorte de mauvais rapport qualité prix ", grince de son côté Eric Martin pour le groupe Hyères tout naturellement. Il pointe en particulier la stabilité du budget de fonctionnement dans un contexte d’inflation. "Les services ont-ils les moyens de fonctionner? "

Si l’élu d’opposition perçoit "un volontarisme frémissant" pour la réfection des voiries, il estime que le patrimoine de la ville s’est détérioré depuis l’élection de Jean-Pierre Giran.

"Du rattrapage"

"Les investissements actuels ne sont que du rattrapage d’années de négligence ", estime de son côté Véronique Bernardini (L’essentiel pour Hyères). On se retrouve deux ans avant les élections à faire ce qui aurait dû être planifié et ce, au détriment de nouveaux projets essentiels pour l’avenir de la ville. »

Véronique Bernardini rejoint un groupe d’opposition

Nouveau déménagement pour Véronique Bernardini. L’ancienne adjointe qui a quitté l’estrade (et la majorité) l’an dernier, siégeait depuis en tant que « non affiliée » (comme Isabelle Monfort et Chantal Portuese).

Ce vendredi, en début de conseil, elle a annoncé prendre désormais place aux côtés de Widad Ferjani et Nicolas Massuco formant le groupe « L’essentiel pour Hyères ».

Un groupe déjà formé de deux élus qui n’étaient au départ pas sur la même liste (avant la fusion, Widad Ferjani était colistière de Jacques Politi et Nicolas Massuco de William Seemuller), se renforce donc d’un troisième visage, issu, lui de la liste Giran.

"Nous partageons des valeurs communes de liberté, de justice, de solidarité, de transparence et d’intégrité dans l’intérêt unique de notre ville et de nos concitoyens hyérois" explique Véronique Bernardini.

Une déclaration qui interroge Jean-Pierre Giran. « En matière de cohérence, il y a une difficulté », sourit le maire en notant que son ancienne adjointe rejoint un groupe qui, depuis le début de mandat, a voté contre les délibérations importantes.