Hyères, le joyau de la Côte d'Azur varoise
- petitprincebandol
- 10 juin 2021
- 7 min de lecture

Protégée par la presqu'île de Giens et les îles d'Or, la ville aux jardins remarquables mérite le détour pour son cadre naturel majestueux et son patrimoine, d'une surprenante variété.
À seulement 16 km à l'est de Toulon, Hyères les Palmiers s'étend sur un territoire plus vaste que la préfecture du Var, pourtant trois fois plus peuplée. Une superficie qui lui permet d'afficher une diversité de paysages hors du commun : les plages de sable répondent aux criques rocheuses, les salins se perdent dans les lagunes, les plaines agricoles alternent avec les vignobles et les collines boisées se mesurent aux montagnes du massif des Maures, fouettées par le mistral.
Du centre médiéval – perché sur un piton rocheux – au port moderne posté face aux îles d'Or, en passant par les villages des Salins, de l'Ayguade, de La Capte ou de Giens, les zones urbanisées offrent des visages contrastés. Ayant connu bien des vicissitudes, Hyères existe depuis l'antiquité grecque : elle constituait alors une étape côtière importante entre Massalia (Marseille) et Nikaïa (Nice). Le site archéologique d'Olbia, situé non loin de la plage de l'Almanarre, permet de découvrir cette histoire. Par la suite, la ville se développe plutôt sur les hauteurs et devient une importante place forte médiévale, protégée des raids barbaresques par des remparts et un château, construit dès le XIe siècle. Continuant sa croissance, Hyères échoit aux Comtes de Provence au cours du XIIIe siècle avant d'être rattachée au royaume de France en 1481.
Aujourd'hui, Hyères les Palmiers s'affirme comme l'une des stations balnéaires les plus prisées de la côte varoise. Cet engouement n'est pas neuf, la ville attirant des touristes depuis 1830. À l'époque et pour plus d'un siècle encore, elle est fréquentée par les têtes couronnées, les écrivains ou les mondains, mais uniquement durant la saison hivernale. Dans son « guide » de 1887 intitulé La Côte d'Azur – qui a popularisé cette dénomination –, l'homme de lettres et ancien préfet Stéphen Liégeard fait d'Hyères la doyenne des stations climatiques de la Côte d’Azur. Les rues situées au sud du centre ancien sont toujours bordées d'hôtels à l'architecture grandiloquente, de bâtiments néoclassiques et de villas mauresques, très en vogue à l'époque.
On entre dans la ville médiévale par la porte Massillon avant de remonter la rue du même nom aux étals regorgeant d'olives, de fruits et d'herbes de Provence. Autour, le circuit des arts permet aux curieux de rendre visite aux artistes et artisans qui animent la vieille ville. Un arrêt s'impose à l'une des terrasses de la place Massillon, dominée par la robuste tour des Templiers. En grimpant à travers les ruelles fleuries situées derrière, on tombe sur la belle collégiale Saint-Paul, dont la construction remonte au XIIe siècle ; ne manquez pas l'ancien lavoir situé juste au-dessus. Plus haut encore, on découvre avec ravissement le Castel Sainte-Claire, la moderniste villa Noailles et l'ancien château d'Hyères.
En redescendant vers le littoral, on rencontre L'Ayguade, un petit port bordé par une large plage où quelques paillotes invitent au farniente ; plus à l'ouest, le port moderne joue un rôle majeur dans les liaisons avec Port-Cros et l'île du Levant. Bordé par d'anciens salins où les oiseaux migrateurs viennent se reposer, le village des Pesquiers s'enorgueillit de sa jolie plage aux eaux peu profondes ; plus au sud, La Capte a aussi le goût des vacances avec ses maisonnettes nichées au cœur d'une pinède, elle-même frangée d'une longue plage. De son côté, le village de Giens séduit les vacanciers grâce à son atmosphère bien provençale. Un sentier littoral, prolongé par des boucles de randonnée, permet de faire le tour de toute la presqu'île alentour, aux côtes rocheuses. Reste encore le petit port du Niel à adorer, avec ses bateaux réfugiés dans une calanque. Avant de rejoindre le Plan de la Tour pour embarquer vers Porquerolles ?
La visite à programmer : la Villa Noailles
En 1923, Charles et Marie-Laure de Noailles imaginent cette habitation moderne où la lumière serait invitée tout au long de la journée. Jean Tiffon / Le Figaro
Construite à partir de 1923 par Robert Mallet-Stevens, la villa Noailles est un chef-d’œuvre d'architecture moderniste. Après avoir détaillé la géométrie des extérieurs, on visite l'exposition permanente qui révèle la fonctionnalité de l'intérieur. Des photos, documents et meubles originaux – signés Marcel Breuer ou Eileen Gray – dévoilent l'intimité des propriétaires, Charles et Marie-Laure de Noailles, mécènes éclairés des Années Folles. Mais la Villa Noailles, c'est aussi un célèbre centre d'art qui organise chaque année plusieurs festivals et expositions. Fin juin, place à la Design Parade Hyères, un concours destiné aux jeunes designers dont le jury sera présidé cette année par Constance Guisset. Plusieurs expositions seront présentées en marge de la compétition : l'une d'elles sera consacrée à Hélène Henry, tisserande virtuose proche de Charlotte Perriand.
Villa Noailles, montée de Noailles, 83400 Hyères. Tél. : 04 98 08 01 98. Design Parade Hyères : concours du 25 au 27 juin ; expositions jusqu'au 5 septembre 2021.
La balade nature : excursion commentée dans le salin des Pesquiers
La visite du salin des Pesquiers, situés sur l'isthme menant à la presqu'île de Giens, se fait uniquement en compagnie d'un guide naturaliste de la LPO. Hyères Tourisme
Une grande partie du littoral hyérois est occupée par des salins. Connus depuis l'antiquité, ils ont été réaménagés au XIXe siècle pour la production industrielle de sel avant d'être définitivement abandonnés en 1995. Protégés depuis par le Conservatoire du Littoral, ils regorgent de vie sauvage. La visite du salin des Pesquiers, situés sur l'isthme menant à la presqu'île de Giens, se fait uniquement en compagnie d'un guide naturaliste de la LPO. Près de 300 espèces d'oiseaux, migrateurs ou non, se croisent ici entre étangs et lagune : canards Tadorne de Belon, échasses blanches ou flamants roses se révèlent plutôt faciles à observer. Aux Vieux Salins, qui s'étendent aux portes de La Londe-les-Maures, l'exposition de l'espace nature prolongera agréablement la visite, tout comme le sentier d'interprétation qui serpente entre digues et canaux.
Salin Des Pesquiers : route de Giens, La Capte. Visites commentées uniquement, réservables à l'office de tourisme d'Hyères (Tél. : 04 94 01 84 50) ou en ligne. Compter 5 € pour 2h de visite. Espace Nature des Vieux Salins d'Hyères : à côté du port Pothuau. Tél. : 04 94 01 09 77.
La terrasse où s'attabler : La Reine Jane
La Reine Jane possède une merveille terrasse, qui se déploie à l'ombre d'un vénérable mûrier-platane. Reine Jane / Photo presse
Si cet hôtel au look fifties fait souvent parler de lui pour ses chambres conçues par de jeunes designers, il serait dommage de passer à côté de sa table… Tout d'abord parce qu'elle possède une merveille terrasse, qui se déploie à l'ombre d'un vénérable mûrier-platane. Mais aussi pour sa cuisine estivale, toujours pleine de couleurs, qui fait la part belle aux poissons et fruits de mer du cru : huîtres de Tamaris, ceviche de loup à la coriandre et piment d'Espelette, poulpes grillés sauce Chimichurri ou blanc de turbot accompagné de fenouil confit, difficile de faire son choix. Les soirées d'été, on grimpe sur le rooftop pour tester les savoureux cocktails – ou mocktails – de la maison, tout en profitant d'une vue inoubliable sur les îles d'Or et le port de l'Ayguade. Compter de 35 à 50 € pour un repas complet.
La Reine Jane, 1 quai des Cormorans, L'Ayguade, 83400 Hyères. Tél. : 04 94 66 32 64. Réservation recommandée, y compris pour le rooftop.
L'événement à inscrire à l'agenda : «Rendez-Vous aux Jardins»
Le Parc Sainte-Claire, aménagé autour d'un castel dominant la vieille ville. Jean Tiffon / Le Figaro
Le surnom d'Hyères « les Palmiers » ? La cité le doit aux 7000 arbres à palmes qui jalonnent ses rues mais aussi à ses innombrables pépinières. Car dès le début du XIXe siècle, son climat exceptionnel lui a permis d'acclimater toutes sortes de plantes exotiques. Début juin, les Rendez-vous aux Jardins constituent l'occasion parfaite pour découvrir les Jardins Remarquables d'Hyères. Olbius Riquier, à la fois jardin botanique et d'agrément, accueillera des déambulations et spectacles pour enfants. Le Parc Sainte-Claire, aménagé autour d'un castel dominant la vieille ville, pourra être visité en compagnie d'un guide ou d'un photographe, qui se plairont à détailler les essences en provenance d'Amérique du Sud ou d'Australie. Quant au Parc Saint-Bernard, le foisonnant jardin aménagé « en restanques » sous la Villa Noailles, on y suivra une « balade exquise » dirigée par une chorégraphe.
Rendez-vous aux Jardins : les 4-5-6 juin 2021. Jardin Olbius Riquier : 37 av. Ambroise Thomas. Tél : 04 94 00 78 65. Parc Sainte-Claire : Allée Castel Sainte-Claire. Parc Saint-Bernard : montée de Noailles.
Les ruines du château d'Hyères, construit par les Seigneurs de Fos au XIe siècle et fortifié par les comtes de Provence. Pierre-Paret
Dans cette cité construite sur des pitons rocheux dominant toute la région, les panoramas spectaculaires s'avèrent innombrables. Il y a celui visible depuis le Pic des Fées, où se trouve un observatoire astronomique ; ou encore le point de vue que l'on découvre aux abords de Notre-Dame de la Consolation, à Costebelle… Mais s'il est un panorama à ne pas manquer, c'est évidemment celui que l'on contemple depuis les ruines du château d'Hyères, construit par les Seigneurs de Fos au XIe siècle et fortifié par les comtes de Provence. En grimpant jusqu'aux hauteurs qui l'accueillent, on comprend facilement l'intérêt stratégique de ce site offrant des vues imprenables sur les toits de la vieille ville, l'arrière-pays, le port, les salins, la presqu'île de Giens et les îles d'Or. Un perchoir idéal pour reconstituer patiemment la géographie complexe d'Hyères et de ses « villages ».
Conseil : le moins difficile est de grimper par la montée de Noailles mais on peut aussi y accéder par les ruelles et escaliers situés au-dessus de la collégiale Saint-Paul. Accès libre.
L'adresse où poser ses valises : Le Lodge des Îles d'Or
L'hôtel restaurant le Lodge des Iles d'Or est un hôtel de charme 3 étoiles situé au cœur de la presqu'île de Giens, face à Porquerolles. Le Lodge des Îles d'Or / Photo presse
À l'ombre d'une pinède parsemée de chênes verts et au cœur d'un jardin luxuriant, voici l'adresse idéale pour se ressourcer tout en profitant du littoral hyérois. Avec ses bâtiments habillés de bois intégrés à la nature, l'ensemble évoque les meilleurs boutiques hôtels d'Asie, les cigales en plus. Les 22 chambres, spacieuses et confortables, sont toutes dotées de larges terrasses dominant la piscine chauffée. Et la plage ? Elle ne se trouve qu'à quelques pas si l'on suit le petit sentier qui s'amorce au fond du jardin. Autre point fort de l'établissement, son programme d'activités sportives ou bien-être : paddle, randonnées guidées, séances de yoga ou massages, à vous de choisir… Quant au restaurant «La Table du Lodge», il propose une savoureuse cuisine méditerranéenne agrémentée de touches asiatiques. Chambres à partir de 150 € la nuit. Déjeuner à la carte environ 30 €, dîner autour de 45 €. Activités de 15 à 70 €.
Le Lodge des Îles d'Or : 4205 Route de Giens, 83400 Hyères. Tél : 04 94 41 38 38.
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