La Seyne sur mer : mais d'où vient ce nom ?
- petitprincebandol
- 9 oct. 2022
- 3 min de lecture

Savez-vous d'où La Seyne-sur-Mer tire son nom? La réponse est surprenante
Riche de culture et de traditions maritimes, nichée au creux de la plus belle rade d’Europe, la ville qui battait au rythme de la mer et des pêcheurs n’a pas toujours été facile d’accès.
En plus d’être le lieu qui les a longtemps nourris, le port a toujours été une belle promenade pour les habitants.
Il y a encore deux siècles, seules de lourdes barques – effectuant à la rame la traversée de la rade de Toulon – permettaient de se rendre à La Seyne, bourgade de pêcheurs. Il en coûtait deux sous pour un trajet de deux heures. La création des ateliers des forges et chantiers de la Méditerranée, en 1855, changea le destin de la bourgade qui, dès lors, fut dotée d’un service de bateaux à vapeur, plus rapides et plus vastes.
Ainsi rapprochée de Toulon, La Seyne reçut rapidement la visite des promeneurs goûtant au charme de la traversée.
Un quartier de Six-Fours à l’origine
Ce n’était au départ qu’un quartier maritime de Six-Fours. Un lieu-dit nommé La Sagno à cause de la saigne ou la sagna, plante aquatique abondante en ce terrain marécageux. En témoignent les panneaux utilisant une forme étymologique, La Sanha de Mar ou La Sagno de Mar signifiant "la roselière de mer".
Déjà au Moyen Âge, des négociants six-fournais y possédaient magasins, entrepôts et navires. En 1593, il est décidé d’y creuser un port. Le voisinage de l’Arsenal de Toulon et ses chantiers va rapidement en faire une cité à vocation maritime.
Les étapes vers l’autonomie politique ne se firent pas sans litiges avec la communauté six-fournaise, mais face à l’essor de ce hameau – devenu La Sèino ou La Seina – et, grâce à la volonté de ses habitants, la séparation avec Six-Fours sera entérinée par le roi Louis XIV en juillet 1657.
La commune sera enregistrée à Aix-en-Provence le 1er février 1658 sous le patronyme francisé de La Seine. En 1850, la commune fut définitivement baptisée La Seyne-sur-Mer, le "y" de l’orthographe française remplaçant la prononciation "èï" de la langue régionale.
Un peu d’histoire
Le site fut sans doute habité dès l’occupation romaine, car on y a découvert de nombreux vestiges de constructions, des mosaïques et des monnaies.
Jouissant d’un climat très doux, la ville aurait pu devenir plus rapidement une charmante station balnéaire, si le voisinage de l’Arsenal de Toulon et ses chantiers n’en avaient fait une cité industrielle. Il suffit de gravir la colline où s’élève la chapelle Notre-Dame-du-Mai ou Notre-Dame-de-Bonne-Garde (aussi appelée la Bonne-Mère) située sur la presqu’île de Sicié pour avoir une idée de la beauté de son terroir.
Notre-Dame-de-Bonne-Garde, communément appelée Notre-Dame-du-Mai a été édifiée en 1625 par la confrérie des Pénitents gris pour honorer la Vierge Marie de les avoir protégés des feux du tonnerre. (Carte postale ancienne)
Concernant l’établissement d’un poste de garde avec feu, au point culminant du cap Sicié, nul ne sait à quelle lointaine époque il remonte. Il existait sans doute depuis longtemps, lorsque naquit une légende: en 1625, la hutte où s’abritaient les Pénitents gris, gardiens du feu, fut touchée par la foudre et s’embrasa. Tous furent miraculeusement épargnés.
En remerciement de ce miracle, ils organisèrent une grande procession d’action de grâces et décidèrent d’y élever un oratoire. Dès les premiers coups de pioche, une source y jaillit. Les Pénitents auraient alors compris que Dieu voulait plus et mieux et ils y ont construit une chapelle.
À diverses époques de l’année, y ont lieu de nombreux pèlerinages. Le 11 novembre 1948, la commune, reconnue ville martyre, a été décorée de la Croix de guerre 1939-1945.
Un blason symbolique
Lors de la mise en place du premier conseil municipal le 16 juillet 1700, il fut décidé de donner des armoiries à la ville. La population étant principalement composée de pêcheurs et d’agriculteurs, la scène religieuse de la multiplication des pains et des poissons est choisie, saluant ainsi de façon symbolique les deux principales activités de cette jeune cité dynamique. Le blason comporte donc deux poissons sur fond bleu d’azur et cinq pains sur fond de rouge. Les couleurs choisies sont un hommage aux consuls de la ville.
Ces ancêtres de nos conseillers municipaux actuels portaient alors un couvre-chef bleu et rouge les distinguant de leurs homologues six-fournais en rouge et noir.
Au départ, le blason était entouré de saignes, et comportait une couronne comtale surmontée d’une croix épiscopale. Depuis la Révolution, la couronne est remplacée par des tours, la croix pastorale supprimée et la saigne a laissé place à des feuilles de chêne et à un rameau d’olivier.
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