Ramatuelle : du rififi dans la gestion des zones de mouillage
- petitprincebandol
- 16 sept. 2022
- 3 min de lecture

Gestion des zones de mouillage : un conseil municipal agité par une houle d’opposants à Ramatuelle
Le choix du concessionnaire chargé de la création et de la gestion des zones de mouillage à Pampelonne a été dénoncé par l’opposition comme une "mascarade environnementale".
En milieu de séance, des défenseurs de l’environnement ont brandi des banderoles pour appeler à protéger les herbiers de posidonies dans la baie de Pampelonne.
C’est la première fois en vingt ans que je vois une telle manifestation", a souligné le maire Roland Bruno.
Jeudi soir, en conseil municipal, un groupuscule d’une dizaine de personnes s’est levé en pleine séance, banderoles en main. "Nous sommes un collectif de citoyens. La mer n’est pas à vendre", se sont-elles exclamées.
En cause: la décision de l’équipe municipale d’attribuer la concession de service public pour la création et l’exploitation de la zone de mouillage des équipements légers (ZMEL) de la baie de Pampelonne à l’entreprise IGY Sete Marina. "La meilleure offre au regard des critères du règlement de la consultation. Cette entreprise sera la plus à même d’assurer la qualité de service public. C’est une opération qui ne coûtera rien aux Ramatuellois, puisque l’exploitant installera la ZMEL et la gérera", ont expliqué les élus. Un avis non partagé par l’opposition.
"Intérêts cachés"
Bruno Goethals a soulevé les intérêts "cachés" selon lui de cette entreprise, rachetée récemment par MarineMax, une multinationale américaine. "Ce qui m’inquiète est que ce candidat est une filiale de la société Global Yachting, spécialisée dans la vente et location de superyachts, et IGY Sete Marina intervient pour le développement de marinas. On est très loin du respect de l’environnement et de la biodiversité. Ce sont des sociétés qui font de l’argent. Je n’ai pas envie de confier Pampelonne pendant 15 ans à une multinationale qui va la gérer comme une marina."
Au contraire, a répondu le maire: "Il nous faut une société qui sache comment amarrer des yachts et superyachts." L’édile s’appuyant sur l’expertise de l’Observatoire marin de la ComCom pour la défense des espaces maritimes. "Un projet construit depuis plus de 10 ans", a rappelé son représentant Jean-Philippe Morin. Tout en répondant aux critiques soulevées par Patrick Gasparini, autre élu de l’opposition: "Les navires ne peuvent pas aller tous en zone sableuse dans la baie Sud. Mes collègues ont fait toutes les cartographies. Aujourd’hui, le nombre de bouées d’amarrage est déjà conséquent sur Pampelonne. Nous avons simplement organisé cette activité."
Patrick Gasparini ayant suggéré en effet de déplacer les navires vers la baie Sud pour éviter d’impacter les herbiers de posidonies situés au nord. "Je trouve dommage qu’une fois de plus, on abîme le panorama. Nous n’avons pas besoin d’une centaine de coffres à l’horizon pour les mouillages des navires, qui seront installés et désinstallés chaque année, d’une centaine de micropieux. On ne verra plus que ça." Et l’élu de l’opposition de dénoncer "une mascarade environnementale qui cache des intérêts colossaux".
"La première ZMEL de cette envergure"
Comment concilier dès lors les intérêts économiques et écologiques? Le maire a rappelé qu’il s’agissait de 60 et non de 100 emplacements interdits aux plus de 80mètres et sur une ZMEL contrainte par la préfecture maritime et des zones bien définies. "Nous avons la chance de mettre en place cette ZMEL qui sera la première de cette envergure à être mise en place. Nous avons intérêt à ce que tout se passe bien. Nous avons fait un travail important pendant des mois."
La décision a été votée par 14 voix, deux refus et un vote blanc.
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