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VAR : les touristes ne reviennent pas à cause des prix trop chers ... et de l'attitude des varois


Mais pourquoi certains touristes boudent le Var cet été?

Depuis le début de l’été, les vacanciers semblent un peu moins nombreux dans le Var que lors des deux précédentes saisons. Dans une consultation lancée sur notre site Internet nous leur avons demandé pourquoi certains ne venaient plus. Éléments de réponse.

À la baisse dans la métropole toulonnaise, à deux visages dans le golfe de Saint-Tropez ou encore mitigée dans le centre Var… Au cours de la première partie de la saison touristique, la fréquentation du Var laissait un peu à désirer. Rien d’alarmant, mais une tendance suffisante pour se demander: "Mais pourquoi certains touristes ne viennent-ils plus passer l’été sous nos latitudes?"


Grâce à un appel à témoin lancé au cours du week-end prolongé du 15-Août, nous avons posé la question directement aux intéressés. Ils ont été plus de mille à y répondre, esquissant un début d’explication.


Sans surprise, dans le contexte inflationniste qui plombe le porte-monnaie des Français depuis de longs mois, ce sont les prix élevés pratiqués dans la région qui sont pointés du doigt. À 52,8%, c’est le motif principal avancé pour déserter le département.


Pour la première fois, ils renoncent

Alors que 80,4% des personnes qui ont répondu à notre consultation venaient dans le Var tous les ans, 55,4% y ont renoncé pour la première fois cette année (21,2% depuis le Covid, 23,4% depuis plus longtemps), afin de préserver leur porte-monnaie. Ceci à plus de 40% sans l’ombre d’un regret!


"C’est tellement beau, mais de moins en moins accessible aux petites bourses", résume Mel, 42 ans. Venue du Nord, elle qui fréquentait Fréjus tous les ans, va désormais plutôt dans l’Hérault.


"Le Var est devenu hors de prix, détaille Marie, habitante de la Marne et chaque année touriste à Cavalaire, La Croix-Valmer ou encore Le Lavandou. Les locations de vacances sont de plus en plus chères, les magasins d’alimentation pratiquent des prix astronomiques, même sur les marchés les prix sont exagérés." Cette quadra a désormais jeté son dévolu sur les Pyrénées-Orientales et l’Espagne.


"Pigeons" et "vaches à lait"

Comme elle, Julien, 37 ans, regrette des prix qu’il juge "aberrants" et, surtout, ajoute ce résident du Lot qui venait passer ses vacances chaque année à Toulon, "plus en relation avec la prestation fournie". "Ce qui est proposé n’est pas du tout adapté au prix pratiqué", confirme Delphine, Parisienne de 58 ans, habituée de Bormes.


En bref, "le soleil ne suffit plus à justifier les prix", lance Allan, 37 ans, qui chaque année faisait le trajet de l’Yonne à Toulon.


Et cette impression n’est pas liée qu’à l’inflation. Le décalage entre l’offre et son prix convainc en effet certains touristes qu’ils sont "pris pour des vaches à lait", des "pigeons". En tête, Gérard, 51 ans de Melun (Seine-et-Marne), qui venait à Cavalaire, ou Philippe, Suisse de 48 ans qui opte aujourd’hui pour la Grèce. Pour eux, l’augmentation des prix n’est pas due qu’à la conjoncture économique…


Mais si le coût des vacances varoises est devenu le principal frein à la fréquentation de nos côtes, deux autres motifs reviennent avec force: la surfréquentation (19,4%) et le mauvais accueil (14,9%).


"Nous dérangeons"

Ce dernier point n’est particulièrement pas à la gloire des Varois. Simples habitants ou professionnels du tourisme, ils cristallisent le mécontentement des vacanciers qui préfèrent désormais d’autres horizons. " Les gens du midi ne font aucun effort pour accueillir les touristes qui, ils l’oublient, les font vivre", tance Jean, Stéphanois de 62 ans qui a longtemps fréquenté Bandol.


Thierry, sexagénaire de l’Ain, en a, lui, fini avec Hyères car, dit-il, "en étant client, on nous fait clairement ressentir que nous dérangeons: il faudrait arriver, laisser notre argent et repartir."


L’incivilité n’est d’ailleurs pas pointée qu’à l’encontre des vacanciers. Les uns, comme Pierre, quadra de Charente-Maritime qui passait ses congés à Sanary, dénoncent les comportements au volant, tandis que d’autres jugent "les gens énervés" (Adrien, 39 ans, habitué du golfe de Saint-Tropez) ou les villes trop sales (Valentine, Dijonnaise de 24 ans). Le manque de stationnement est aussi mis en cause à de nombreuses reprises.


Trop de monde pour profiter

"Faire un marché est une expédition alors que nous sommes censés nous détendre", s’agace Sabine, une Belge de 45 ans.


Une difficulté qui témoigne probablement de l’importante fréquentation du Var en été. "Ce magnifique département accueille énormément de monde", constate Olivier, 47 ans, habitant de Meyzieu dans le Rhône et habitué du Lavandou. Il regrette ainsi de ne plus pouvoir "apprécier les paysages et profiter de merveilleux décors". Son analyse, c’est qu’au bout du compte "la région n’est pas adaptée à un si grand nombre de touristes".


"Il faut absolument lutter contre la surfréquentation", lance Jean-Michel, en écho. Habitué de Hyères venu de Rambouillet (Yvelines), il préfère dorénavant l’ouest de la France à la cité des Palmiers.


Canicule, incendies, sécheresse

Parmi les réponses obtenues grâce à notre consultation, certaines témoignent aussi des effets du réchauffement climatique. Certes, ces motifs ne sont pas majoritaires, mais ils apparaissent nettement: la canicule est notamment pointée à 7,5% comme motif principal de ne plus venir dans le Var. Bien moindre, le risque d’incendie est cité dans 0,8% des réponses, et la sécheresse à 0,5%. Des chiffres qui augmentent si on observe les motifs secondaires.


Les enjeux écologiques sont toutefois loin de faire l’unanimité. À l’instar de Jean-Marie, Ardenais de 61 ans, qui en a "marre des restrictions et interdictions en tous genres (alertes pollution, incendie, tempête…) et maintenant des quotas pour les îles et les calanques".


Une réaction viscérale partagée par plusieurs des ex-touristes du Var, manifestement peu enclins à prendre en compte les réalités environnementales et les nécessaires adaptations au climat.

 
 
 

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